Ouest-France
(édition de Cholet)
7 décembre 2001
-Concert piano-solo au théâtre de Cholet, 5 décembre 2001-

Un artiste généreux et sobre au théâtre, mercredi
Tête à tête musical avec Sheller




William Sheller jouait solo, mercredi soir au théâtre. Entre le pianiste virtuose et le parolier des petits instants précieux, une rencontre intimiste avec l'œuvre du chanteur, ovationné par le public.

« Piano solo » titre biographique pour le spectacle de William Sheller; ce solitaire étrange fait de sobriété, au verbe facile et amusant, était au théâtre mercredi soir. Laissant les formations musicales pour se rapprocher de son public dans un concert intimiste, l'artiste musarde en province avec son instrument de prédilection, avant un retour à l'Olympia la semaine prochaine.

Discret et virtuose, William Sheller laisse courir ses doigts sur le piano au gré de ses fantaisies et de ses aventures quotidiennes. Plus qu'un concert, c'est un parcours à travers l'inspiration sous toutes ses formes, au-devant des muses facétieuses qui se plaisent à lui dévoiler ses œuvres en toutes circonstances. « C'est parfois inattendu, à partir d'une vieille publicité, d'un souvenir, explique le chanteur. Avec un rythme, poursuit-il en jouant un petit air, d'autres images arrivent pour raconter une histoire. »

A travers ses succès tels « Je veux être un homme heureux » ou Les filles de l'aurore, William Sheller a proposé un survol non-exhaustif de sa carrière, depuis le temps « où j'allais chez Guy Lux avec mon brushing», se souvient-il, amusé, jusqu'à l'élégance classique nettement moins rock’n’roll d'aujourd'hui, qui conserve encore l'esprit sémillant de l'artiste quinquagénaire.

Saluant le public avec retenue et humilité, il sourit de ses yeux pétillants, soulignés par des lunettes cerclées or. « C'est comme si on était dans son salon, compare un spectateur enthousiaste. Il est proche ; et sa seule présence au piano remplit la salle. » A portée d'émotion, les airs de William Sheller  épanchent des souvenirs à l'origine de ses chansons, dans des descriptions aussi mélodieuses que ses musiques, avec une malice à l'instar de ces petits jeux de piano. De la poésie simple, habillée d'élégance musicale, c'est le répertoire d'un William Sheller généreux.