Sud-Ouest
(édition de Dordogne/Périgueux)
24 octobre 2001
-concert piano-solo à l'Odyssée de Périgueux le 22 octobre 2001-

William Sheller
Il chante tout seul
(par Chantal Gibert)




Un piano, des chansons qu'on connaît par cœur. William Sheller s'est produit, lundi soir au théâtre, devant une salle archi-comble.

Il court tout seul, William Sheller. Cela fait des années, et il n'est pas essoufflé. On en a eu la preuve, lundi, au théâtre, où la grande salle était archi-comble. Et avec le nombre de spectateurs refusés, on aurait pu facilement organiser une deuxième soirée.
Il court tout seul, au piano. Sans musiciens, sans accessoires, rien. Penché sur son clavier, dans un halo de lumière. Une performance de près de deux heures.
Et il est bien dans ses baskets. Il le dit lui même, il a tout de l'homme heureux. L'aurait-on cru ? La première de cette chanson a eu lieu à Périgueux. Du temps du vieux Palais des fêtes. « On était venus toute une semaine, avec une vingtaine de musiciens, pour répéter un nouveau spectacle. On avait terminé la chanson ici. Comme on vu qu'elle plaisait bien, on a décidé de la reprendre ».

Dialogue


Cette fois, le principe du récital est différent. Un dialogue. « Souvent on m'a demandé d'où viennent mes chansons. Est-ce que vous composez à heures fixes, est-ce que vous buvez quelque chose ? ». William Sheller se raconte. « Des fois, il faut laisser les mains se promener sur le clavier... Des fois, c'est la chanson qui vous tombe dessus, quand vous n'avez envie de rien faire ». Réflexions, souvenirs, anecdotes, introduisent chaque morceau.
Un parfum d'automne ? Les miroirs dans la boue. Puis viennent, Les Filles de l'aurore, Fier et fou de vous... La voix est chaude, modulée, le piano résonne, clair. William Sheller affirme une belle présence. Comme lorsqu'on retrouve un ami que l'on qu'on connaît depuis longtemps, que l'on écoute encore, dont on fredonne les chansons.
Sans surprise. Et c'est là qu'il est permis de s'interroger. Le public a réservé à William Sheller un accueil très chaleureux, d'accord. Le récital était hyper pro, bien mené, sans le moindre temps mort. Carré. Et même trop. On avait un peu l'impression que rien ne dépassait. Car l'artiste n'a pas apporté pas ce petit plus, cette touche d'émotion supplémentaire et d'imprévu. L'aura-t-on remarqué ? Il devait y avoir trois rappels et pas un de plus. Les titres étaient déjà inscrits au programme, on savait que Le Carnet à spirale serait la dernière... Comme a dit mon voisin : « On n'a pas eu droit au supplément Chantilly ».