Télé poche N°1134
7 au 13 novembre 1987
-article avant un passage dans l'émission "A la folie" de Patrick Poivre-d'Arvor sur TF1 le 8 nov.1987-

A La Folie/dimanche/TF1
William Sheller : je ne cesse d'apprendre

(par Sylvie Nguyen)



Darjeeling, Le Nouveau Monde, Sheller chante l’ailleurs. Drôle de voyageur qui n’aime pas boucler ses valises.

« Je suis quelqu’un de renfermé. J’ai besoin d’être entouré de mes objets. Il faut vraiment me pousser pour les quitter. Une fois parti ça va. C’est pour les autres que c’est pénible ! Dès que j’ai mis les pieds quelque part il me faut tout connaître, l’histoire des lieux, qui a vécu là, comment… »
Curieux invétéré, sorte de Dracula qui vampirise des parcelles de vie, des émotions et des images dans le  destin des autres. Nul besoin de terres lointaines pour bousculer son imagination. Ses voyages, il les fait à travers la peinture, l’architecture, la littérature. Embarquement immédiat pour des rencontres avec des hommes, des sociétés, des époques.
Aucun organisme de voyage ne peut se vanter d’offrir autant. Avec son système, ce voyageur casanier se permet même des escapades dans le temps. Compositeur classique qui fait vibrer violons, pianos, cuivres dans des sonates et symphonies. Homme de la nuit, curieux à l’écoute du rock underground, William Sheller se transforme en alchimiste des sons.
« J’ai appris, je ne cesse d’apprendre. Mes disques ne représentent qu’un quart de mon travail. »
La face cachée : des répertoires entiers écrits pour les Jeunesses Musicales de France, des symphonies, concertos et autres lieds commandés pour diverses manifestations, des musiques par d’autres chanteurs et même des pubs et des jingles.
« Ça fait partie du travail d’un compositeur. Ecrire sur des images est un exercice de style qui peut être passionnant. »
Actuellement Sheller est en méga tournée à travers le monde. Une scène gigantesque, Paris, La France, crochet par Barcelone, Berlin, Cologne. Spectacles accompagnés tantôt par un quatuor à cordes, tantôt par des orchestres philharmoniques. « Maintenant seulement, j’arrive à faire ce que je veux. »