Le Parisien N°12440
14 septembre 1984
-Série de concerts à l'Olympia, 11 au 16 septembre 1984-

William Sheller
(Schubertiades 1984)
(par Agnès Dalbard)

 

Comédien flegmatique, musicien rigoureux, William Sheller donne à l’Olympia un spectacle insolite qui tient autant du numéro de music-hall que de la soirée lyrique dans un boudoir.
Ses chansons -nouvelles et connues- sans aucun effet électrique, accompagnées par le quatuor à cordes Halvenalf, prennent alors une patine sentimentale, un lustre nostalgique et une subtilité fragile.
Dans un décor pastiche (colonnes doriques et bustes en carton-pâte),  on découvre un Sheller presque timide, mélancolique comme un amoureux éconduit, qui chante à fleur de cœur.
Mais soudain l’humour emboîte le pas : il disparaît, des compères prennent la relève. Didier Odieu, le temps de trois chansons, le plagie non sans ironie, l’Orchestre des contrebasses fait une course de moto. Nous voilà dans la drôlerie. Puis violoncelle, violons et accords de piano reprennent le dessus : Sheller nous offre ses dernières compositions. On se croirait à l’époque des schubertiades. Le temps s’est envolé et pourtant, en sortant, on a l’impression d’être resté un peu sur sa faim.