Le Matin de Paris N°2342
13 septembre 1984
-Série de concerts à l'Olympia, 11 au 16 septembre 1984-

Monsieur William à l’Olympia

 


William Sheller est un conteur et un musicien complet.  Il n’a d’ailleurs même pas besoin de mots pour raconter une histoire. Installé sur la scène de l’Olympia dans un décor néo-classique avec son piano et un quatuor à cordes, il donne un récital soigné avec ses chansons pudiques et tendres. William Sheller n’est pas de ceux qui répètent sur scène ce qu’ils font sur disque. Il a abandonné les orchestrations sophistiquées pour deux violons, un violon-alto et un violoncelle : le quatuor Halvenalf qui interprète brillamment et avec humour les partitions du maître comme Baba yaga ou La Toccatarte écrit pour Catherine Lara. Du classique qui swingue.
Beaucoup de nouvelles chansons à fleur de peau, mais aussi de vieilles, superbes comme Nicolas ou Symphoman et bien sûr quelques tubes : Le Carnet à spirale ou Dans un vieux rock’n’roll. Sur scène, Sheller est un petit monsieur propret. C’est aussi un rêveur cocasse qui sans crier gare troque son costume gris contre une veste en patchwork chamarrée et cède son piano à un dénommé Didier Odieu, une sorte de Brel comique. Ça peut paraître inquiétant, mais c’est réussi. Et prodige, il réussit même à dégrossir « l’orchestre de contrebasses » qui est souvent bien lourdeau.

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A l’Olympia, 28 boulevard des Capucines. Jusqu’au 17 septembre
à 20 h 30.