Univers
(19 janvier 1987)
(33
t Philips 830671-1)
(CD Philips 830671-2)
(K7 Philips 830671-4 : ) |
Face A : |
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1. Darjeeling |
3'49 |
2. Basket ball |
4'00 |
3. Encore une heure, encore une fois |
3'28 |
4. Les miroirs dans la boue |
3'40 |
5. Chamber music (instrumental) |
4'55 |
Face B : |
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6. Le Nouveau monde |
4'58 |
7. Cuir de Russie |
3'25 |
8. Guernesey |
4'15 |
9. L'Empire de Toholl |
9'05 |
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Origine :
Pour cet album, William Sheller s'est
beaucoup inspiré du monde utopiste et féerique de la science-fiction
et de la bande dessinée. Il a mis plusieurs années pour l'écrire sous la lumière artificielle de son
bureau aux volets toujours fermés, intercalant le tout avec la composition
de pièces pour orchestres.
Univers est le premier album que William a pu revendiquer entièrement : en effet pour la première fois de sa carrière,
il fut complètement libre au niveau de la technique, du temps et du budget, en assumant l'écriture
des chansons et des orchestrations, mais aussi le choix du matériel, la
co-réalisation de l'ensemble avec Mick Lanaro... et la part de risque en cas d'échec. Les enregistrements ont duré plus de six mois, à raison de deux jours par semaine au Studio de la Grande Armée.
C'est aussi son premier album écrit et conçu prioritairement pour l'écoute « en profondeur » sur un support CD : « Le compact disc, le laser nous donne une possibilité d'écriture différente. C'est-à-dire qu'on peut écrire vraiment la petite flûte qui est au loin et qu'on entend sur la colline. »
A partir de cet album, William est surtout sorti définitivement du système « variétoche et promo avec tube annuel ». En étant tout à fait maître de sa création, le compositeur a enfin pu écrire et enregistrer ce qu'il voulait en essayant de mêler les musiques savantes et populaires : « C'est la jonction dont je rêvais entre la variété, le rock et la musique... pas classique, le mot m'ennuie...disons plutôt musique d'instruments. Des espèces de métissages de genres, de superpositions. C'est une tendance qui se retrouve un peu partout : dans l'architecture, dans les décors, dans la mode, dans la littérature. Il y a comme ça un jeu avec le passé, avec la culture, et c'est intéressant ! J'ai essayé de trouver une synthèse entre les rythmes du rock et les images mentales favorisées par le "classique". Et à partir de là, c'est comme un palier. J'ai trouvé où poser mes pieds et maintenant je vais pouvoir avancer plus loin. C'est pour ça qu'il y a comme une sérénité qui se dégage de l'album. »
Pochette :
Une pochette
simplissime, représentant un crayon de papier multicolore sur une portée
musicale. Il faut dire qu'à l'époque,
William Sheller composait encore « à la table »,
sur du papier à musique qu'il dessinait lui-même et faisait ensuite imprimer à plusieurs centaines d'exemplaires. Pour écrire ses notes, le compositeur utilisait une véritable armée de crayons de toutes couleurs et
grosseurs, qu'il passait un temps infini à tailler. Mais laissons la parole à l'intéressé lui-même : « C'est un crayon, du papier à musique, et puis en même temps les couleurs musicales qui passent à travers le crayon. C'est un de mes amis avec qui j'ai discuté très longtemps qui a fait la réalisation de la pochette, et qui m' a dit : "Il n'y a pas d'autre possibilité de symboliser la chose". »
Contenu :
Un premier tour du monde rêvé allant des
montagnes indiennes (Darjeeling), aux forêts du Poitou (Les
miroirs dans la boue), en passant par l'Amérique (Le Nouveau
Monde), l'île de Guernesey ou la Russie de carte postale (Cuir
de Russie), sans oublier l'empire imaginaire de Toholl, que certains ont
scrupuleusement recherché dans des atlas de géographie ! Il y en a pour tous les goûts musicaux dans cet album : rythmes de punk-rock, cuivres, piano, percussions, chœurs de l'Opéra... A ceux qui ont lourdement insisté sur les apparences classiques de cet album, voici ce que William répondait à ce propos : « Le terme de musique classique me gêne. Si j'avais utilisé les synthétiseurs, on ne parlerait pas de musique classique. Ce sont simplement des images que j'ai empruntées, des fois, à des époques différentes, pour simplement donner un climat. Mais dans cet album, les musiques sont moins des musiques d'accompagnement d'une chanson, pour suivre l'artiste ou la vedette, que presque des musiques de film, qui font un paysage derrière les images. »
La
chanson Guernesey a été écrite par Bernard
Lavilliers. Et le dernier morceau du disque, L'Empire de Toholl,
est un opéra-cantate « tendance pompier » composé en collaboration avec Jean Guidoni
et Bruno de Tolbiac. L'orchestre qui jouait sur les morceaux était dirigé
par Raymond Lefèvre, le chef d'orchestre préféré de Guy Lux : « Il peut diriger aussi bien du Mozart qu'un big-band de jazz, affirmait William à l'époque. Là, il s'est amusé, il regardait la partition, il commentait : "Ah oui, c'est amusant, tiens, il manque un bémol !" J'avais besoin de quelqu'un comme lui, qui se situe entre plusieurs courants musicaux. Je suis très content de cette collaboration ». Un contraste détonant « à la Sheller » avec les rythmes sauvages des Tolbiac toads, des musiciens skinheads que William avait découvert au cours de virées dans des lieux spécialisés en musique underground et autres squats improbables.
Cet album
ne comprenait qu'un seul morceau instrumental, Chamber Music : « A l'origine, c'est un thème qu'on m'avait commandé pour un film sur l'enfance, qui ne s'est pas fait. J'avais le thème, j'ai eu envie de l'orchestrer. J'ai essayé d'y mettre des paroles mais ça ne collait pas. Or j'aime bien les instrumentaux, alors je l'ai gardé tel quel. »
Les chansons d'Univers ont été interprétées pour la première fois sur scène les 22, 23 et 24 avril 1987 au Cirque royal de Bruxelles, la « ville fétiche » de William, avec un orchestre de quinze musiciens et des décors de Philippe Druillet. La première création en France a eu lieu peu après au Printemps de Bourges.
Autres musiciens
de l'album :
Jean-Pierre Catoul (violon), Francis Cournet (saxophone
basse), Jean-Paul Dessy (violoncelle), Pierre Gossez (saxophone alto), Georges
Grenu (saxophone), Eric Gerstmans (alto), Renaud Hantson (batterie), Padovan (basse),
Benoît Paquay (violon), Laurent Roubach (guitare), Claude Salmieri (batterie,
guitare), Tolbiac Toads, Jannick Top (basse).
Chœurs : Chœurs de l'Opéra de Paris (Félicien Bonifay, Véronique
Honorat, Svetlana Kurtz, Yvonne Laforge, Michel Marimpouy, Jean-Jacques Nadaud,
Jean Savignol, Anne-Marie Tostain); Chœur des Hautes Tensions (Franck Adler,
Pascal Aguetaï, Bernard Convert, David Girard, Louab Habrik, Charly Huet,
Hervé Leclerc, Didier Leroux, Guy Sarkany, Thierry Sordel, Christophe Vautier,
Christian Villeneuve, Zimbawa); Marcel Hrasko (baryton); Tolbiac Toads; Gilbert
Viatge (baryton).
Oncle William
raconte...
1) "L'origine de cet
album"
2) "Son travail
avec
Raymond
Lefèvre"
Renaud Hantson,
batteur,
parle du "Nouveau
Monde".
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NOTE :
une édition format digipack
a été commercialisée en
1999 |